DOSSIER COMMERCE INTERNATIONAL Du coup, les douaniers ont déjà confisqué quelque 600 tonnes de viande. » La recherche de nouveaux débouchés butte sur des restrictions sanitaires – avec des procédures qui peuvent durer des années. Le secteur alimentaire belge développe actuellement un nouveau concept d’image mais, là encore, c’est un processus dont les effets ne seront pas immédiats. De temps à autre, un dossier se décoince ; par exemple l’exportation de poires vers le Canada. Listes noires De nombreux entrepreneurs belges se font du souci. Les experts affirment qu’il ne faut pas craindre d’extension des sanctions, pas plus que la nationalisation de filiales d’entreprises européennes en Russie. « La nationalisation d’entreprises serait du suicide pour la Russie », déclare M. Arianoff. « Le pays a trop besoin d’investisseurs étrangers pour le développement de sa propre industrie. Et il devra continuer à se fournir en nouvelles technologies indispensables en dehors des pays BRIC. » L’Union européenne et les USA ont chacun établi une liste noire de personnes et d’entreprises russes avec lesquelles il est interdit de commercer. La liste comporte 127 noms, principalement des oligarques à qui l’on barre l’accès aux marchés des capitaux en Europe. À quelques exceptions près, Cette pompe, destinée à huiler la chaîne d’une scie mécanique, est désormais soumise à une banden-concurrent.nl/">autorisation d’exportation, en vertu des restrictions imposées par l’Union européenne à l’exportation de biens technologiques vers la Russie. Et puis il y a le cas de Schréder, une entreprise bruxelloise spécialisée dans l’éclairage extérieur. Elle prépare actuellement le lancement d’un ‘representation office’ en Russie pour prospecter le marché local. Schréder n’exporte donc pas encore et ne souffre pas des sanctions. Si un problème devait se poser à l’avenir, noms se retrouvent dans les deux listes ; les rares divergences ne devraient donc pas engendrer de flou juridique. Quant aux entreprises belges, elles ne doivent tenir compte que des règles européennes. En cas de doute, elles peuvent contacter le Ministère des Affaires Etrangères. la plupart des Bonnes relations Le business as usual est toujours de rigueur en Russie pour le secteur de la chimie et l’industrie pharmaceutique, qui ne connaissent aucune restriction. « Globalement, le climat des affaires en Russie n’est vraiment pas mauvais pour les entreprises occidentales », estime Arkady Arianoff. « Les missions économiques se déroulent tout à fait normalement, avec l’appui total des banden-concurrent.nl/">autorités. » Arkady Arianoff tra ses activités en veilleuse en Russie. Le simple fait de préparer un nouveau développement dans la région est pourtant révélateur de la confiance dans une normalisation de la situation. l’entreprise metmettent qu’en dépit du boycott, elles entretiennent toujours de bonnes relations avec leurs partenaires russes. Mais quid si le conflit commercial s’éternise ? Les entrepreneurs comprennent le point de vue de l’Union européenne : il fallait agir après l’annexion de la Crimée. D’autres se demandent pourtant si l’Union européenne est vraiment disposée à sacrifier une partie de son commerce pour ce dossier. Les entreprises belges adD’abord l’économie Arkady Arianoff demande la fin des sanctions : « La politique doit plier devant l’économie. Les sanctions sont en train d’instaurer un nouvel équilibre commercial dans le monde et l’Europe risque de s’étrangler elle-même. N’oublions pas que la Russie est le premier client de l’Union européenne. Des liens historiques forts rattachent l’un à l’autre. Je pense que l’industrie manufacturière russe pourra fonctionner indépendamment d’ici trois ans environ, grâce aux contrats gigantesques conclus avec les pays BRIC et l’Amérique latine, grâce aussi à l’Union Eurasiatique, dont le président Poutine est le grand défenseur. Si l’Union européenne persiste dans sa colère, nos entreprises auront du mal à se faire une place sur le marché russe. » Malgré le souhait de la Russie de renforcer les liens avec l’Asie, M. Arianoff s’attend à une levée prochaine du boycott. Bien sûr, l’avenir reste difficile à prévoir. Il est probable que le président Poutine tâchera d’éviter d’autres sanctions. La Russie gardera incontestablement l’Ukraine dans sa sphère d’influence, mais les réalités économiques l’obligent en même temps à freiner ses ardeurs. Poutine n’a pas réagi au renforcement des sanctions européennes en septembre. Peut-être comprend-il que toute nouvelle escalade serait préjudiciable à la Russie. Peter Van Dyck 29 N°10 - DÉCEMBRE 2014 - ENTREPRENDRE Pagina 30
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Entreprendre - décembre 14 Lees publicatie 10Home