En quoi votre démarche pédagogique est-elle positive pour et par rapport à l’enseignement traditionnel ? Au vu des indicateurs de l’enseignement en Communauté française, il apparaît que le système actuel est terriblement exclusif (taux de redoublement, pourcentage de jeunes qui sortent sans qualification, etc.) : le gaspillage de talents est LES JEUNESSES SCIENTIFIQUES Faut-il encore présenter les Jeunesses scientifiques, ce merveilleux outil d’éveil à la science dont le succès transcende les générations depuis 1957 ? L’objectif de l’organisation n’est pas de proposer le développement d’un projet ou l’adoption d’un style de vie, mais de susciter simplement l’intérêt des jeunes pour les sciences. L’ambition n’est pas si modeste : faire découvrir le monde par la démarche scientifique et découvrir la démarche scientifique en observant le monde ! Nicolas Lambiotte, coordinateur pédagogique des Jeunesses Scientifiques, nous détaille leur projet. BECI : Quel est le mode de fonctionnement des Jeunesses scientifiques ? Nicolas Lambiotte : Nous organisons une vaste palette d’activités destinées à des enfants et des jeunes de 6 à 20 ans environ : des stages durant les vacances scolaires, des ateliers hebdomadaires, des voyages scientifiques, des suivis de projets avec des classes du fondamental, des formations et des événements (comme les Expo sciences). Nous publions aussi un bimestriel, Ebullisciences. Par ailleurs, nous organisons les ateliers de remédiation « échec à l’échec », sans pour autant nous charger des aspects pédagogiques liés à ceux-ci. Quelle est votre approche pédagogique ? En quoi est-elle performante ? Notre approche pédagogique est résolument socioconstructiviste. Nous utilisons des méthodes d’éducation permanente et d’éducation active. En ce qui concerne les activités spécifiquement scientifiques, cela se concrétise par un maximum d’expérimentations et de manipulations et un minimum d’approches théoriques descendantes. Un des principaux intérêts de cette démarche est de permettre à nos participants de se rendre compte que les sciences sont avant tout un outil de compréhension du monde, y compris de choses très concrètes, et non un ensemble de théories à mémoriser ou d’exercices à reproduire. Qu’est-ce qui motive tellement vos apprenants ou comment les motivez-vous ? Nous n’avons aucunement comme finalité l’apprentissage en tant que tel. Disons plutôt que l’apprentissage est un effet collatéral de nos activités. Nos objectifs visent avant tout à la qualité du cadre de vie en collectivité, au bien-être des participants et à la qualité des activités proposées. Si ces objectifs sont BECI | rapport D’ACTIVITÉ 2014 - 22 énorme. Dans ce système, de nombreuses écoles ont déjà choisi de fonctionner d’une autre façon, parfois timidement, parfois audacieusement. Notre équipe rencontre chaque semaine des conseillers pédagogiques, des directions, des enseignants engagés ou prêts à s’engager pour développer et mettre en lumière les talents des jeunes qui leur sont confiés. Un exemple d’activité des JSB : les ateliers de robotique. atteints, il en découle naturellement que les participants ont accès à des contenus scientifiques de qualité, tout en passant un moment agréable et dépaysant. Contrairement à l’école, nous ne nous inscrivons pas dans une démarche certificative. Il n’est donc pas question de tester les connaissances et les acquis des participants. Si ceux-ci repartent avec une idée plus claire sur les contenus scientifiques abordés, tant mieux, mais ce n’est pas une fin en soi. Par contre, nous visons à éveiller leur goût pour la curiosité et leur envie d’en savoir plus. L ’enseignement de la Communauté française est peu performant : son approche pédagogique fondée sur le constructivisme est parfois remise en cause alors qu’il fonctionne chez vous. L’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est un milieu éducatif bien différent du nôtre, avec des objectifs qui lui sont propres. Votre affirmation selon laquelle elle fonderait son approche pédagogique sur le constructivisme nous paraît sujette à caution ; à cet égard, il faut distinguer les déclarations de principe et la réalité du terrain, qui ne sont pas toujours en concordance. Il nous semble évident que la principale difficulté, concernant le choix des méthodes à appliquer dans l’enseignement, provient de la difficulté à définir les objectifs véritables de l’enseignement officiel. Non seulement ceux-ci n’ont cessé de changer à travers les époques, mais en plus, plusieurs visions coexistent. L’école est-elle faite pour apprendre ? Pour apprendre à apprendre ? Pour vous préparer au travail ? Pour éveiller l’esprit critique ? Pour faire acquérir un fond culturel commun à des citoyens ? Chaque objectif entraîne forcément des choix différents quant aux méthodes optimales pour les atteindre… l Propos recueillis par Didier Dekeyser Pagina 23

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