distinction entre droit pénal et droit civil est abordée, ou encore des questions très actuelles comme la coexistence nécessaire de la liberté d’expression et de la liberté de religion ou de laïcité, etc. Lorsqu’un enfant doit défendre ses arguments, en toge, face à ses camarades et des professionnels sur un tel thème, par exemple, il exercera son esprit critique, ce qui est aussi dans nos objectifs. Votre initiative est un succès et doit refuser du monde quand l’école traditionnelle est confrontée à un absentéisme important ; où est le hic ? Notons d’abord que notre ambition n’est pas de proposer un programme ou un soutien scolaire, mais bien d’offrir à des enfants une source d’inspiration pour l’avenir. Ceci dit, il est clair STEP2YOU Step2You est une cellule de l’asbl Ichec, spécialisée dans le développement de l’esprit d’entreprendre chez les plus jeunes à partir de 10 ans et qui propose gratuitement aux enseignants trois démarches assorties d’outils pédagogiques, pour eux et leurs élèves. Entretien avec Laurence Lievens, directrice du projet. BECI : Quel est le contenu de votre projet et quelle ambition poursuivez-vous à travers lui ? Laurence Lievens : Nous sommes une école de commerce et sommes bien placés pour constater que l’esprit d’entreprendre n’est pas particulièrement promu dans l’enseignement. On parle parfois à l’école de la nécessité d’entreprendre, on souligne le rôle dynamique de nos entreprises, mais rien n’est fait pour révéler l’esprit entrepreneurial. C’est un peu comme si on enseignait une science sans parler de l’esprit scientifique. Devant cette carence, l’Ichec a lancé Step2you qui vise à former des citoyens entreprenants, innovants, responsables et banden-concurrent.nl/">autonomes. Nous mettons nos projets en place au sein des écoles ; notre équipe d’accompagnateurs et l’équipe-école se rencontrent et construisent une relation qui permet d’implémenter notre démarche en parfaite collaboration. Nous avons conçu et développé trois programmes pédagogiques, assortis d’outils pour les enseignants et les élèves, fondés sur la conviction que ce qui fait un projet, c’est avant tout la personne qui le porte. Nous partons du présupposé que chaque personne détient les ressources pour son propre développement ; entreprendre, c’est d’abord s’entreprendre soi-même. Step2you propose de développer des aptitudes d’entrepreneurs mais aussi de vivre dans un état d’esprit entrepreneurial. Est-ce réellement un développement qui est proposé où n’est-ce pas réducteur en termes de vision de mode de vie ? Non, ce n’est pas réducteur, au contraire : nos actions donnent à chaque jeune la possibilité d’exprimer qui il est au plus profond de lui-même grâce au projet personnel qu’il portera avec Laurence Lievens, directrice du projet Step2You : « Entreprendre, c’est d’abord s’entreprendre soi-même. » que faire simplement parler un professeur devant une classe ne fonctionne pas. Ce qu’il faut, c’est passionner les apprenants en les impliquant, en étant particulièrement interactif ; ce qui implique qu’il faut donc se donner les moyens de ses ambitions : nous travaillons chaque samedi avec 100 enfants répartis en 4 classes, 16 bénévoles (soit 4 professeurs par samedi par classe !) et notre équipe pédagogique ; sans cela, il est quasiment impossible d’être valablement interactif. Notre organisation est effectivement un succès. L’initiative est née aux Pays-Bas et propose là un recul historique qui indique que ce succès est significatif, avec des résultats scolaires en hausse par rapport à la moyenne pour les enfants qui ont suivi ce cursus. nous. Cela donne l’envie de se réaliser. Nos programmes sont ces espaces d’écoute, d’expression, d’expérimentation, de valorisation encadrés par des adultes structurants, « éveilleurs » plutôt qu’enseignants. La motivation scolaire augmente, car les apprentissages prennent sens. Via nos programmes, nous travaillons en fait beaucoup de méta-compétences, c’est-à-dire la capacité à lire une situation nouvelle et s’adapter ou appliquer les compétences appropriées. Il ne s’agit plus seulement de répondre à des problèmes posés dans des mondes connus, mais aussi et surtout d’apprendre à gérer l’incertitude, poser les bonnes questions, développer des moyens de résoudre des problèmes nouveaux. Concrètement, c’est « apprendre à apprendre », « transférer et appliquer des connaissances dans divers contextes », « être créatif et penser autrement ». Nous portons aussi beaucoup d’attention à la connaissance de soi, à la prise de conscience de son fonctionnement et de ses atouts. Dans notre approche pédagogique, nous accordons aussi une grande importance à l’incarnation d’un métier et aux témoignages de vie car cela ouvre l’esprit des jeunes à l’importance de la cohérence personne/projet. Enfin, il y a la phase fondamentale que nous appelons « l’ancrage » et qui consiste à faire vivre une expérience d’entrepreneuriat à chaque apprenant pour qu’il ressente ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, le plaisir de l’action… 21 - rapport D’ACTIVITÉ 2014 | BECI Pagina 22
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