Beci La bourse ou la mort Les temps sont durs pour les rentiers. Ou ils vont en bourse et, s’ils n’ont pas de nerfs, leurs nuits seront moins belles que leurs jours. Ou ils ne vont pas en bourse et ils verront leur patrimoine s’étioler. Dilemme. PSYCHANALYSE DE L’ACTU : LE MOI(S) ÉCONOMIQUE empruntait fin novembre à moins de 2 % sur 10 ans. L’Espagne ? Oui, l’Espagne (tout le monde a compris). La leçon que l’on peut tirer de tout ceci est que celui qui vit peu ou prou de son patrimoine n’a plus guère le choix : il doit trancher le dilemme. Ou bien il accepte de prendre un peu de risque (et il investit en bourse ou dans d’autres actifs à risque), ou bien il verra son avoir fondre lentement. C’est donc la bourse ou la mort. L’expression n’est pas de votre serviteur mais d’un banquier bien connu, rendons à César ce qui lui appartient. 4 Soyons fonctionnels L’économie peut être magique. Alors que, bien souvent, les économistes sont cloués au pilori – on leur reproche surtout d’être de très mauvais météorologues financiers –, il en est encore qui, non pas dans la macroéconomie, c’est vrai, mais dans la gestion d’entreprise et le marketing, parviennent à captiver leur Auditoire, même en fin de colloque. Q jusque dorénavant – à moins que ça baisse encore – la rémunération de son compte d’épargne était ramenée à 0,15 % de taux de base (vous avez bien lu) et à 0,15 % de prime de fidélité (vous avez bien lu aussi), ce qui revient à dire que pour toucher 0,30 % il faut laisser son argent placé pendant un an. À ceux que la baisse des taux étonne encore, il faut dire deux choses. Primo que la concurrence fait rage sur le marché des comptes d’épargne. Il y en a une centaine et certains rapportent quasiment six fois plus que les autres (encore une fois, vous avez bien lu). Ne dit-on pas que celui qui n’est pas sur internet, à supposer que ça existe encore, rate quelque chose, pour ne pas dire tout ? C’est sur les comptes d’épargne des banques en ligne que l’on obtient les meilleures conditions. Bref, qui cherche trouve. Secundo, le taux sans risque, alias le taux de référence, c’est-àdire le taux des emprunts de l’État belge sur 10 ans (les fameux OLO), est descendu à moins de 1 % fin novembre. Ce qui veut dire que théoriquement, celui qui accepte de confier son argent à l’État belge pour une durée de 10 ans touche chaque année 0,75 % après précompte. Théoriquement, parce que le confort pour l’investisseur lambda est bien plus élevé avec une sicav. Aux amateurs de sensations fortes, qui préfèrent la stupéfaction à l’étonnement, on pourrait encore dire ceci : l’Espagne ue rapporte encore un compte d’épargne ? Plus grand chose. Belfius a fait la une de la presse financière le mois passé en annonçant qu’à partir de désormais et C’était le cas aux journées de réflexion organisées à la minovembre par le Groupement de redéploiement économique (GRE) de Liège. Le dernier orateur au pupitre était Christophe Sempels, dont les principales qualités sont d’être Liégeois, multidiplômé et professeur à la Skema, une business school qui a des campus en France, aux États-Unis et en Chine. Le sujet ? L’économie de la fonctionnalité. Quand une multinationale qui vit de la vente de pesticides constate que les agriculteurs renâclent (trop cher, trop polluant, dangereux à manipuler, le bio gagne des parts de marché...), que peut-elle faire ? Soit elle dépense de plus en plus en marketing pour Moyennant un effort de créativité, dont il ne faut toutefois pas sous-estimer la difficulté, oui, l’économie peut être magique. forcer le passage, soit elle est créative et dit par exemple aux agriculteurs : « Je m’engage à protéger vos cultures à tel tarif à l’hectare ». La différence ? Ce qui était sa ressource, la production et la vente de pesticides, qu’elle voulait maximiser, devient un coût, qu’elle va tenter de minimiser. Pour son bien, pour celui des agriculteurs et celui de la collectivité. Chers amis, réfléchissons ensemble : dans notre activité à nous, n’y a-t-il pas aussi de ces retournements fonctionnels qui ne demandent qu’à apparaître à la surface ? Moyennant un effort de créativité, dont il ne faut toutefois pas sousestimer la difficulté, oui, l’économie peut être magique. Jean Blavier N°10 - DÉCEMBRE 2014 - ENTREPRENDRE Pagina 5
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