DOSSIER COMMERCE INTERNATIONAL Pourquoi ce barnum itinérant entre Bruxelles et Strasbourg ? C’est la question que se posent beaucoup d’Européens. Et pour une fois, less parlementaires européens sont d’accord avec eux : 73 % se sont exprimés enn faveur d’un siège unique. Même le gouvernement britannique insiste auprès du Parlement Européen pour qu’il supprime le site de Strasbourg et concentre son activité. À Bruxelles. L 32 quatre dans la ville sur la frontière francoallemande, à 400 km du pouvoir exécutif de la Commission Européenne à Bruxelles. es traités de l’UE prévoient que les 750 membres du Parlement Européen passent une semaine sur Resituons le dilemme dans son contexte historique. Le Conseil européen en réunion à Édimbourg, en décembre 92, a défini les sièges des institutions européennes. L’accord, qui figure en annexe du Traité d’Amsterdam, stipulait que le PE aurait son siège à Strasbourg, où se tiendraient 12 sessions plénières. En revanche, les activités seraient réparties sur trois sites. Les réunions de comités et les sessions plénières complémentaires devaient avoir lieu à Bruxelles, tandis que le Secrétariat Général et ses départements seraient établis à Luxembourg. Les activités parlementaires devaient être organisées selon un cycle de quatre semaines, dont deux semaines de travail des comités parlementaires à Bruxelles, une semaine de réunions des groupes politiques, à Bruxelles également, et la quatrième semaine, celle des sessions plénières, à Strasbourg. Les faits et les coûts 2500 collaborateurs administratifs travaillent actuellement à Luxembourg, alors que la plupart des services chargés de l’assistance directe aux députés européens sont établis à Bruxelles (environ 4100 personnes). Moins de 100 collaborateurs travaillent à Strasbourg, essentiellement au Bu- au Bu reau d’Informatio et dans les ser- - vices de gestion des bâtiments. Pl usieurs calculs situent le coût des trois sites du PE audelà du milliar r oscilleraient entre 170 et 200 millions d’euros par an, soit plus de 10 % du budget annuel du Parlement. de fonctionnement d’euros. Les frais lions d’euros par an, plus une économie ponctuelle de 616 millions d’euros si l’on parvenait à revendre les bâtiments à Strasbourg (ou une perte ponctuelle de 40 millions d’euros si cette vente ne se faisait pas). La Cour des Comptes européenne a estimé que le maintien du PE à Bruxelles pendant toute l’année permettrait d’économiser 114 milentre les deux sites. On y ajoutera encore le coût environnemental, proportionnel aux dimensions de ce barnum itinérant, soit presque 20.000 tonnes de CO2 Viennent ensuite les coûts de la migration mensuelle : non seulement les frais de voyage et d’hôtel des MEP, du personnel et des interprètes – soit de 3 à 4000 personnes – mais aussi les coûts des convois routiers qui coltinent des tonnes de dossiers, de matériel et de paperasses par an. Où aller ? Dans le choix entre Bruxelles et Strasbourg, les arguments en faveur de la ville sur le Rhin ne sont pas bien solides. Selon le groupe d’études en charge de la question, « Strasbourg a du mal à relever le défi en raison d’une offre hôtelière limitée. Et seules six capitales de l’UE proposent une liaison aérienne directe avec son petit aéroport. » six ca aéri po de l’hémicycle strasbourgeois s’est écroulé durant les vacances 2008 et que écro d problème depuis que le plafond ments du PE posent « Les bâtiPour aller de Bruxelles à Strasbourg, la plupart des fonctionnaires du Parlement empruntent un TGV spécial qui, faute de ligne directe, passe par la banlieue parisienne… d’autres défauts structurels ont été mis au jour. » Le groupe d’études signale également « des paiements conséquents à la ville de Strasbourg, camouflés sous la forme de loyers que le PE paie depuis de longues années pour les bâtiments ». L’attachement nostalgique à Strasbourg peut se comprendre, même si certains d’entre nous ont du mal à situer la ville sur la carte. La cité peut se prévaloir des bâtiments du PE ainsi que de la présence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La nostalgie découle surtout du rôle symbolique de Strasbourg au cœur de l’Europe occidentale : une belle ville ancienne à la frontière de deux pays fréquemment en guerre. Cette nostalgie et un sens de la justice historique restent particulièrement vivaces dans l’opinion publique française. De la nostalgie encore dans l’argument plutôt faiblard du lobby pro-Strasbourg, qui affirme que « cela permettrait d’utiliser les superbes bâtiments et installations, occupées actuellement quatre jours par mois à peine... » Si la plupart des députés européens plaident pour un siège unique à Bruxelles, N°10 - DÉCEMBRE 2014 - ENTREPRENDRE Paris Pagina 33

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