Beci FICHE RÉFORME DE L’ETAT 3. Régionalisation du Tourisme Les transferts de compétences et de budgets vers les Régions, dans le cadre de la 6e réforme de l’État, ont aussi de multiples conséquences pour les entreprises. Pour vous aider à les comprendre, nous publions une série de fiches pratiques que vous trouverez chaque mois dans notre magazine. De quoi s'agit-il ? Si la régionalisation d’une matière fait consensus à Bruxelles, c’est assurément celle du tourisme, précédemment éclaté entre les Commissions communautaires française et flamande, la Ville de Bruxelles, la Communauté française et la Communauté flamande. À présent, la Région bruxelloise est compétente et possède son Ministre en charge du Tourisme, Rudi Vervoort, par ailleurs Ministre-Président. Le tourisme à Bruxelles Ce qui change ? 10 C’était en 2013 un total de 6,27 millions de nuitées : 2,98 millions de nuitées touristiques et 3,29 millions de nuitées d’affaires. tures actives à Bruxelles (VisitBrussels, le Brussels Info Place, le Bureau de liaison Bruxelles-Europe, Bruxelles Major Events, Bruxellimage, la Communication externe de l’administration bruxelloise). Ce nouvel acteur est annoncé comme une société à 100 % régionale et publique, financée principalement par la réaffectation des subsides des organismes actuels. À court terme, la création d’un seul opérateur est annoncée pour le 1er janvier 2015, par la fusion des six strucLa promotion internationale de Bruxelles relève désormais de la Région, mais les deux Communautés gardent aussi la possibilité de promouvoir leur capitale. On peut comparer ce transfert à la régionalisation de la promotion économique, en 1989, qui avait mené à la création des organes régionaux : FIT, BIE et Awex, sans préjudice pour le fédéral de maintenir certaines actions de promotion internationale (les missions économiques princières). Bruxelles utilise-t-elle cette nouvelle compétence ? Comment ? Le gouvernement bruxellois voit dans cette nouvelle compétence « une grande opportunité ». Il a manifesté son ambition d’amplifier et d’exploiter la politique touristique pour « créer de l’emploi et de la richesse ». Ainsi, il « entend valoriser au mieux les filières de formation dans l’ensemble des métiers du tourisme », développer les infrastructures et les événements qui attirent le public. Le gouvernement a manifesté son projet de développer une politique de city marketing digne de ce nom, ainsi que le tourisme de congrès et d’affaires. Quelques projets ont été annoncés : Musée d’art moderne et contemporain, Beer Temple à la Bourse. Un nouveau centre de congrès sur le plateau du Heysel est très attendu. Ce qui est aussi très attendu par le secteur, c’est une harmonisation régionale, vers le bas, de la city-tax perçue actuellement par les communes selon des tarifs et des modalités variables. Car le paradoxe du secteur hôtelier à Bruxelles c’est que, même avec des fréquentations en croissance, son niveau de rentabilité reste très faible. En cause, notamment : l’augmentation du coût du travail et le prix très élevé de certaines taxes communales (dont la city-tax). Sur le plan des actions très appréciées, signalons les Brussels Days, dont la dernière édition a vanté à Pékin les attraits touristiques de la capitale européenne, en présence de Rudi Vervoort. Vincent Delannoy L’avis de BECI BECI salue le projet d’une institution unique, mais insiste sur la nécessité d’y maintenir une représentation paritaire des acteurs économiques : c’est ce modèle qui a favorisé, au sein des instances de VisitBrussels, l’évolution positive du nombre de nuitées. Qui va promouvoir Bruxelles à l’international et comment ? Si la Flandre et la Wallonie poursuivent chacune la promotion de Bruxelles selon leur propre stratégie, à quoi bon régionaliser le tourisme ? Et qu’en est-il du rapprochement entre économie et tourisme à l’international ? L’exécution pleine et entière de l’ordonnance régionale du 8 mai 2014 relative à l’hébergement touristique est une priorité. BECI insiste sur l’importance pour Bruxelles de maîtriser le développement de ses produits touristiques. Bruxelles possède des spécificités qui la distinguent des villes de Flandre ou de Wallonie. Elle doit se doter de bureaux/agents à l’étranger, tout en gardant la porte ouverte à des actions concertées. N°10 - DÉCEMBRE 2014 - ENTREPRENDRE Pagina 11
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Entreprendre - décembre 14 Lees publicatie 10Home