SPEAKER’S LE MOIS ECONOMIQUE 2014, “ANNUS HORRIBILIS” La Belgique est une conférence diplomatique permanente où nous devons trouver le bon équilibre entre notre « ça », notre « moi » et notre « surmoi » | Jean Blavier Annus horribilis : le dernier usage médiatisé de l’expression remonte à 1992, lorsque la Reine d’Angleterre a dû gérer la dislocation du couple de son fils cadet, Andrew. Une dislocation étalée en lettres grandes comme ça dans tous les tabloïds d’outre-Manche. Hélas, comme les trains, un événement horribilis peut en cacher un autre. De fait, il n’a pas fallu de longs mois pour que la princesse Anne, deuxième dans l’ordre d’accession au Trône, se sépare d’avec son mari Mark pour (re)convoler en justes noces dans un de ces patelins d’Écosse où on signe un contrat de mariage comme vous signez le récépissé du colis que vous livre bPost. Mais qui aurait pu imaginer que deux trains horribilis eussent pu en cacher un troisième, en l’occurence l’incendie du château de Windsor ? Là, les paparazzi en ont témoigné, on a vu pour la première fois apparaître de petites fissures dans le masque de la souveraine. Une souveraine qui était à mille lieues de concevoir qu’elle vivrait en 1997 une année epouvantabilis avec la mort de la princesse Diana. Et nous ? Dépêchons-nous d’oublier 2014, notre annus horribilis. Il n’y a que les niais et les banden-concurrent.nl/">autothérapeutes optimistes pour dire : « Ne noircissez pas tout, il y des choses qui marchent, après la pluie le beau temps, etc. » Soyons pragmatiques. Si, pour Nietzche, la philosophie peut aider à transformer l’adversité en énergie positive, le dirigeant d’entreprise qui a travaillé pour l’État et qui attend son argent de mois en mois voit surtout s’accumuler l’énergie négative. Comme c’est un homme du monde, il se retient. Mais on peut imaginer que, la nuit, il rêve de sortir l’Opinel qu’il a toujours en poche pour graver sur le front de son débiteur le montant qui lui est dû, intérêts compris. Que dire alors de celui qui a monté un partenariat privé-public qui devait aboutir au premier semestre de l’annus horribilis 2014 et qui n’aboutit toujours pas ? On l’aurait pardonné s’il avait balancé tous ses dossiers dans le canal quand on lui a dit que « ça traîne parce que la commune est en retard ». Ce qui revient à dire qu’on est en retard parce qu’on est en retard. On comprend que soit tombé dans une hébétude fataliste celui qui avait conservé du cash dans sa société et qui, pour éviter de payer 25 % au lieu de 10 sur les boni de liquidation, avait décidé de se saborder, la rage au cœur et le pied sur l’accélérateur pour parvenir à tout régler pendant la période transitoire. Laquelle est prolongée à partir de dorénavant et jusque désormais. Faut-il parler de la valse à trois régions sur le thème du bonus logement, de la suppression du bonus pension tant vanté précédemment, de la énième modification de la fiscalité sur l’épargne pension et la rénovation... Stop ! Au boulot Tout ceci est déstructurant alors que nous avons besoin de structures ; chaotique alors que nous avons besoin de sérénité. On assiste en permanence à un bouillonnement de mesures dont certaines passent en quelques jours du statut de décision à celui de ballon d’essai. Dans le genre, l’innovation la plus 19e – on y renifle du Zola –, c’est la taxe wallonne sur l’outillage. Mais il semble qu’elle ait déjà été remisée à l’entrepôt d’où elle n’eût jamais dû sortir. On ne compte plus les chassés-croisés où virevoltent idées, suggestions et propositions, le tout par voie de communiqués de presse auxquels la partie incriminée se doit de réagir. Cette inflation communicationnelle donne l’impression que c’est là, dans ce bouillonnement, que se situe le pouvoir. Et non à la rue de la Loi, à la place des Martyrs, à la rue Ducale, à l’Elysette ou à Eupen. Karel De Gucht était en plein dans le mille quand il a dit que « la Belgique est une conférence diplomatique permanente ». Et c’est dans décor que vous, moi, les commerçants, les indépendants, les titulaires de professions libérales, les patrons de PME, les administrateurs de sociétés, le middle management et les cadres dirigeants, nous devons trouver le bon équilibre entre notre « ça » (notre énergie vitale), notre « moi » (notre adaptation à la réalité) et notre « surmoi » (notre conception de l’éthique). Au boulot..● Team building, séminaire d’entreprise, formation de cadres ? CORNER Inter Wine & Dine anime les dégustations de vin pour votre entreprise. www.interwd.be Pagina 8
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