ENTREPRENDRE « D’abord et avant tout bien s’entourer ! » TRANSMISSION La cession se prépare et plutôt deux fois qu’une. Et lorsque l’on envisage de céder son entreprise, il convient de s’adjoindre les compétences de professionnels. Guy Van den Noortgate E n 2004, Françoise Lanoizelet, Emmanuel Hankard et Vincent Alexandre fondent une entreprise – The Mailing Factory – dans un secteur qu’ils connaissent bien : le marketing direct. Avec pour objectif de la revendre dans les cinq ans. Chose faite en 2009. Si Vincent Alexandre a choisi de rester au sein de The Mailing Factory, Françoise Lanoizelet et Emmanuel Hankard ont décidé de voler de leurs propres ailes et se sont lancés avec succès dans l’horlogerie, en créant une boutique baptisée Hall of Time. Laquelle, en l’espace de cinq ans, s’est imposée sur le marché. Interview avec Emmanuel Hankard. Dès la création de The Mailing Factory, vous envisagiez la cession ? Au départ, nous avions en effet l’idée de revendre dans un horizon plus ou moins proche, de l’ordre de cinq ans, mais cela pouvait être aussi bien trois ans et demi que sept. En outre, notre premier objectif avant la cession était de développer la société pour qu’elle soit rentable. Prenons l’image du promoteur immobilier : construit-il une maison telle qu’il aimerait qu’elle soit pour y vivre, ou simplement pour la revendre ? Nous avons d’abord opté pour développer une société dans laquelle nous étions contents de travailler, et non pas dans le but exclusif de la revendre rapidement, fortune faite. Vous ne vous imaginiez pas demeurer trente ans dans le marketing direct ? Non. J’estime pour ma part en avoir fait le tour. Il faut préciser qu’il y a dix ans, vous aviez globalement deux types d’acteurs sur ce marché : les artisans qui faisaient du « sur mesure » et les grosses sociétés qui privilégiaient le volume. Nous avons voulu prouver que l’on pouvait mener les deux de front. Alors que la cession s’est déroulée en pleine crise, vous avez finalement revendu relativement rapidement ? En effet. La société était saine et surtout avait encore un beau potentiel de progression. C’est facile à dire évidemment, mais il vaut mieux vendre une société qui a de l’avenir qu’une entreprise en difficulté. L’acheteur, Philippe Massin, se félicite d’ailleurs de son acquisition et a fusionné son entreprise avec The Mailing Factory dont il a conservé le nom. C’est une belle reconnaissance. 32 BECI - Bruxelles Métropole -février 2015 Emmanuel Hankard et Françoise Lanoizelet. Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui souhaite céder sa société ? D’abord et avant tout de bien s’entourer. C’est particulièrement vrai pour des sociétés de moins de 50 personnes. Au-delà, vous disposez souvent de compétences en interne. On ne peut pas être bon en tout. Or, la cession d’une société est plus complexe que l’achat d’une voiture ou d’une maison. Notre contrat de cession comptait 150 pages. Il faut tenir compte d’aspects légaux, fiscaux, financiers, environnementaux, etc. Il convient de bien évaluer la société sur la base du passé mais également du présent et du futur. Et accepter de se faire Auditer et contrôler. Y-a-t-il un moment privilégié pour vendre ? Oui. Quand vous continuez à progresser et surtout que vous avez des perspectives. Si vous devez céder votre entreprise le couteau sous la gorge, la donne n’est pas la même. De manière générale, il faut préparer la cession et se dire que cela ne se fera pas en un jour. Dans notre cas, le processus – entre la mise en vente et la vente effective – s’est déroulé en huit mois. Y-a-t-il des freins à la cession ? Personnellement, j’en vois deux. D’une part, le contexte familial ou entre associés. D’autre part, l’absence de projet du cédant une fois qu’il a vendu son entreprise. Beaucoup rechignent à céder leur entreprise car ils ne savent pas ce qu’ils vont faire après. C’est beaucoup plus courant qu’on ne le croit. Ce n’était pas votre cas ? Absolument pas. Quand nous avons mis l’entreprise en vente, nous savions très bien ce que nous allions faire par la suite. Et en 2009, nous avons mené de front la cession de The Mailing Factory et le lancement de Hall of Time. ● Pagina 33

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