TOPIC La rapidité du processus dépend en réalité du but et du montant demandé à la banque. Bart Eekhaut confirme : « Cela dépend de l'emprunt. Pour une grande partie de notre portefeuille, nous avons accès à toutes les informations via la Banque Carrefour des Entreprises (BCE) et la Banque Nationale. Nous tenons là une réponse avant même que le client ne nous adresse la demande ! Pour une voiture, par exemple, cela va très vite. » Si la BCE détient de nombreuses données, comme l'historique financier de chaque entreprise, d'autres emprunts requièrent de plus amples informations. Valéry Halloy le confirme, « Il n'y a pas de règle unique. L’obtention d’un crédit se fait à l'aune de plusieurs ratios : en fonction du projet, on peut demander un plan financier, les comptes de résultats précédents, ou encore un plan de trésorerie à court terme ou des devis. Dans des cas plus complexes, nous pouvons demander un organigramme de la structure de la société ou d'autres documents plus spécifiques. Le plus important est d'être transparent dès la prise de rendez-vous pour éviter des allers-retours entre le client et le chargé de relation. » Bart Eekhaut (ING) Chez ING, comme l’explique Bart Eekhaut, « Lorsque le prêt est plus important, nous sommes attentifs à une série de critères. Un exemple : si la personne est cliente chez nous, un profil est établi banden-concurrent.nl/">automatiquement, prenant en compte sa capacité de remboursement ou son profil de dépense ainsi que toutes les données financières de la société. Si le prêt est prévu sur trois ans, nous demandons un plan financier et un business plan sur la période. Si le prêt s'étend sur quinze ans, nous demandons une prévision sur cinq ans, à partir de laquelle il est facile d'extrapoler sur les dix années suivantes. Nous sommes aussi attentifs aux fonds propres, aux apports externes ou au cofinancement. » Facile? Pas toujours... Pour autant, une demande de crédit peut se révéler plus ardue. Artemi Vasilakis (voir notre article « starter » du mois de mars) a réorienté son projet depuis six mois. « J'ai lancé une société qui crée des bijoux (Art'emi, ndlr).Auparavant, je me concentrais uniquement sur le segment B2B mais on a dû arrêter en 2012 avec la crise. Aujourd'hui, je souhaite réorienter la société en me tournant vers le B2C. Pour cela, j'ai besoin de fonds dédiés à la publicité et d’engager un community manager afin de faire connaître la marque et les produits. » Mais pour ce type de demande, le crédit bancaire semble plus compliqué à obtenir. « En règle générale cela se déroule de la même façon : je passe un coup de téléphone à la banque et j'envoie à l'avance une série de documents, un plan financier et un business plan, ainsi que les bilans. Au premier rendez-vous, les banquiers ont déjà analysé mon dossier et me posent une série de questions assez précises. Il faut être préparé, savoir ‘pitcher’ son projet et argumenter sur toutes les dépenses que vous avez prévues. Comme mon secteur est peu connu, j'ai de nombreuses questions sur la matière première, mes moyens de production ou mes marges. En règle générale, au second rendez-vous, on me demande si j'ai des fonds propres ou des apports externes. Je cherche un budget publicitaire et, pour le moment, aucune banque n'a accepté de financer de la pub. 'On ne finance pas du vent' me dit-on ; ils sont plus habitués à octroyer un prêt pour du matériel, de l'investissement… » Des choses tangibles, en somme. Ilan Kolinsky, fondateur de Boxify D'autres sources possibles Pour pallier à ce problème, nombre d’entreprises se sont tournées vers d'autres moyens de financement. « Aujourd'hui, je songe au crowdfunding. Les banques s'y mettent aussi ; BNP s'est associée à My Micro Invest et KBC dispose de sa propre plateforme », poursuit Artemi Vasilakis. Une option choisie par Ilan Kolinski, qui n'a eu par la suite aucun souci d’emprunt bancaire. « Pour la trésorerie, j'ai dû envoyer une série de documents comme le plan financier ; des documents que j'avais déjà en main. Ils m'ont également posé quelques questions sur ce que je gagne, mon métier, celui de mes parents... Ça a été assez rapide, un peu plus d'un mois, mais j'ai un peu traîné en cours de route », avoue le jeune entrepreneur. Ce dernier est passé par My Micro Invest pour une levée de fonds qui s'est déroulée avec succès – un moyen de plus en plus prisé par les jeunes entrepreneurs qui voient, dans ce biais, autant une source de financement qu'une campagne promotionnelle. Cette tendance des banques à réorienter leur façon de financer est confirmée par Bart Eekhaut : « Avant, on regardait ce qu'on pouvait financer. S’il n'y avait pas de capacité de remboursement, on n'investissait pas. Aujourd'hui, nous souhaitons jouer un nouveau rôle, celui d'accompagnateur dans le besoin de financement plus large que le seul financement bancaire. Nous avons conclu plusieurs partenariats, notamment avec le public, avec certaines sociétés d'investissement et des plateformes de crowdfunding. On veut aider les entreprises à trouver le meilleur 'funding' par rapport au projet. » Le métier de la banque se trouve en plein changement pour répondre aux besoins des nouveaux entrepreneurs. Mais l'argent ne coule pas de source ; une bonne préparation, des documents solides, une présentation aguerrie de son entreprise et une capacité de résilience face au refus demeurent toujours les meilleures armes des entrepreneurs. ● BECI - Bruxelles métropole - avril 2016 27 R.A. R.A. Pagina 28

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