INTERNATIONAL « La Belgique et le Canada ont tout pour s’entendre! » Jean-Pierre Tanghe est le Président de la Chambre belgo-luxembourgo-canadienne, domiciliée chez BECI, avec qui elle entretient une coopération structurelle. Fin février, il évoquait avec nous ses activités et les diverses opportunités existantes au Canada pour les entrepreneurs bruxellois. Qui semblent infinies ! David Hainaut Bruxelles Métropole : Quelles sont, aujourd’hui, les principales missions de votre organisme ? Jean-Pierre Tanghe : Pour nous, l’important est de créer des liens et de maximiser les partenariats entre nos pays. Dans cette optique, nous invitons des gens, nous organisons des ateliers, des événements, des séminaires sur tout sujet susceptible d’intéresser nos membres. Une région comme le Québec, par exemple, est en quête de savoir-faire pour ses gros travaux d’infrastructures. Nous aidons donc nos membres belges et luxembourgeois à établir au mieux leurs entreprises un peu partout au Canada, y compris dans des régions comme Calgary, Toronto ou Vancouver. Et puis, comme vous vous en doutez, nous venons d’œuvrer beaucoup au traité CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement), qui va sans conteste créer de nouveaux avantages commerciaux. Le Canada s’affirme attractif dans des secteurs comme l’alimentaire, la boisson, la chimie… Selon vous, certains secteurs sont-ils à privilégier ? Dans le cadre du CETA, nous tentons effectivement de privilégier le secteur alimentaire. Il faut rappeler qu’une partie de l’alimentaire belge ne s’exporte plus vers la Russie. Le Canada est une opportunité évidente. Mais la chimie, le pétrole, le gaz et les activités connexes sont aussi porteurs. Nous voulons le faire savoir à nos membres. Je dirais aussi qu’avant de pouvoir faire des affaires avec un pays, il est important de bien le connaître. Mais l’avantage, c’est que le Canada jouit historiquement d’une excellente réputation en Belgique – héritage des deux guerres mondiales. C’est un atout non négligeable… Outre l’histoire, il y a des similitudes intéressantes entre la Belgique et le Canada, au niveau culturel, linguistique. Et le même environnement multiculturel, aussi. Tout-à-fait ! Énormément de Belges émigrent au Canada, qui reste un pays plus « européen » dans l’esprit que son voisin américain. Et le constat, c’est qu’après s’être longtemps contentés du Québec, qui reste un pôle majeur, ces Belges se déplacent volontiers, notamment vers Toronto. Nos entrepreneurs commencent donc à développer des contacts commerciaux plus à l’ouest. D’autre part, les Canadiens considèrent souvent Bruxelles, avec la présence des institutions de l’UE, comme une base européenne pour initier leurs projets. Puis, les Canadiens ont un peu la même mentalité que les Belges : ils accomplissent beauJean-Pierre Tanghe coup de choses, tout en restant discrets. L’un et l’autre pays sont également situés à côté d’un voisin bruyant et puissant : ils ont pris l’habitude de faire profil bas. Cela ne ferait d’ailleurs de tort à personne que l’un et l’autre fanfaronnent parfois un peu (sourire)… Si le traité CETA présente des avantages commerciaux, il n’a pas toujours forcément bonne presse. Pourriez-vous nous rassurer à son sujet ? Bien entendu. Il faut savoir que c’est un accord commercial vaste et complexe à saisir. Mais à mes yeux, son aspect le plus important est qu’il va supprimer à peu près 98 % des tarifs, droits et taxes d’importation ! Concrètement, cela signifie que, pour les compagnies basées en Belgique et qui souhaitent exporter vers le Canada, il y aura un avantage compétitif indéniable sur le marché nord-américain, qui va considérablement s’accroître dans le futur. Cela permettra à chacun d’intégrer des infrastructures beaucoup plus larges. Le CETA va renforcer l’aspect « passerelle » du Canada vers toute l’Amérique du Nord. En fait, la Belgique et le Canada, qui ont tout pour s’entendre, pourront échanger et exporter leur savoir-faire et leurs produits beaucoup plus facilement. Malgré les récents événements liés au terrorisme, la Belgique garde-t-elle une bonne réputation au Canada ? Je vais peut-être vous surprendre, mais oui ! Les Canadiens sont des gens cool et réfléchis, qui ne sont pas du genre à entrer dans le jeu d’un « Belgium bashing ». Ils analysent les choses avec pertinence. Jamais au Canada, vous n’entendrez un Donald Trump prétendre que Bruxelles est un « trou de l’enfer » (rire) ! ● BECI - Bruxelles métropole - avril 2016 21 R.A. Pagina 22

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