ENTREPRENDRE TRANSITION Agriculture urbaine : bénéfices et opportunités BECI a organisé en décembre dernier un séminaire sur les opportunités de l’agriculture urbaine pour Bruxelles et ses entreprises. Le Centre de Conseil en Agriculture Urbaine de Gembloux Agro-Bio Tech, Bruxelles Environnement, Green Build et Abattoir y ont présenté les projets en cours, à Bruxelles et ailleurs. Laura Rebreanu, BECI F ermes urbaines, potagers sur toits, serres intégrées aux bâtiments, façades vertes, agriculture verticale... Les villes et les bâtiments se transforment pour réintégrer la production agricole dans l'espace urbain tout en améliorant la qualité de vie des habitants. Partout dans le monde, les projets se multiplient. L'agriculture urbaine présente de nombreux bénéfices pour tous les acteurs de la ville, citoyens, services publics ou entreprises (immobilier, bureaux, commerces, etc.). Bruxelles, à l’instar de villes telles qu’Amsterdam, New York ou Vancouver, s’y intéresse à son tour. Si l’on considère la zone péri-urbaine, dans un rayon de 10 km banden-concurrent.nl/">autour de la Région bruxelloise, l’avantage semble évident : le développement d’une production locale doit permettre de couvrir une partie des besoins de la ville en produits frais, tout en diminuant la pollution liée au transport. Ce n’est pas le seul bénéfice de l’agriculture urbaine. Elle se développe souvent sur des espaces inoccupés ou peu utilisés, tels que toits et friches urbaines, en permettant leur végétalisation. L’amélioration du couvert végétal en ville peut contribuer à protéger de l’effet d’« îlot de chaleur » urbain, à réguler la qualité de l’air (filtration des particules, production d’oxygène, absorption du CO2 ), limiter l’impact des pluies d’orage et restaurer la biodiversité. Lorsque la production urbaine colonise les bâtiments via des potagers sur toit ou serres intégrées, elle peut améliorer l’isolation des bâtiments, contribuer au recyclage de l’énergie et de l’eau, et plus simplement, améliorer le cadre de vie des utilisateurs, qu’il s’agisse de logements ou d’espaces de travail. La végétalisation des surfaces est particulièrement intéressante pour le secteur immobilier : elle permet non seulement divers gains en termes d’énergie et d’eau, mais aussi en termes d’image et de différenciation. De plus, les activités d’agriculture urbaine sont prises en compte dans le cadre des certifications environnementales telles que le Breeam ou Batex. Des projets à Bruxelles Le secteur immobilier représente d’ailleurs un potentiel de développement important. Selon une récente étude effectuée par Bruxelles Environnement dans le cadre du projet européen ResilieNtWEB, Bruxelles possède pas moins de 4.377 toits plats, représentant 590 ha, soit plus de 2,5 fois la surface des terrains agricoles inscrite au 38 BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 PRAS (228 ha). Bien sûr, ces surfaces ne sont probablement pas toutes exploitables, mais la ressource est considérable. La reconversion des bureaux vides est une autre piste à explorer. L’intérêt des entreprises est très vif, comme le montre le développement de projets de plus en plus nombreux. Citons, entre autres, le quartier durable Tivoli, le projet Kessel, qui regroupe logements et potagers, le projet de serre et salle d’évènements Choux de Bruxelles, et bien évidemment le projet Foodmet, la nouvelle halle d’Abattoir dont la toiture plate sera aménagée en ferme urbaine. Le point commun de tous ces projets est qu’ils combinent la production agricole à d’autres activités économiques. En effet, la production n’est pas rentable à elle seule, du moins pas à court terme, vu les nombreuses contraintes imposées par l’environnement urbain. Mais lorsque les projets sont bien conçus, le retour sur investissement peut s’avérer intéressant et la plus-value importante. En dehors des grands projets immobiliers, de nombreuses autres initiatives ont vu le jour à Bruxelles : élevage d’insectes, champignonnières, aquaponie, apiculture urbaine... Ensemble, tous ces projets innovants permettent de diminuer l’impact environnemental des Bruxellois, d’améliorer leur qualité de vie, de les reconnecter à la nature et de redonner un visage humain à la production alimentaire. Ils contribuent ainsi au développement de la ville et renforcent sa résilience. ● Info : Laura Rebreanu, responsable environnement et énergie BECI, lr@beci.be - 02 643 78 26 Pagina 39
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