THINK TANK TOUR DES COMMUNES À MI-MANDAT De Woluwe-Saint-Pierre à Etterbeek BECI poursuit son tour des communes bruxelloises, trois ans après avoir proposé sa « Charte communale » aux partis politiques. Dans ce numéro : Benoît Cerexhe (Woluwe-Saint-Pierre) et Vincent De Wolf (Etterbeek). Didier Dekeyser Benoît Cerexhe (Woluwe-SaintPierre) : une nécessaire solidarité communes-Région Benoît Cerexhe, ex-patron de l'économie bruxelloise, pilote sa commune avec le sens de la mesure qu'on lui reconnaît, usant de son aptitude au dialogue dans des dossiers aussi sensibles que le survol de Bruxelles et de son pragmatisme pour soutenir l'économie de sa cité. Le rôle de bourgmestre donne-t-il les moyens d'influencer l'économie bruxelloise ? Évidemment, ne serait-ce que par les marchés publics, mais aussi par les actions que nous entreprenons au niveau local. Au-delà, il y a un certain patriotisme bruxellois qui nous donne la volonté et le désir d'influer sur le développement économique de notre Région. Vous êtes bourgmestre à mi-mandat ; êtesvous satisfait de vos actions sur le plan économique ? Oui. D'un point de vue local, nous menons une série d'actions visant à soutenir les commerces, qui sont porteurs d'emplois et sont essentiels à la qualité de vie. À côté d’actions ponctuelles telles que la nuit des soldes ou les illuminations, nous menons d’autres projets visant leur pérennité : accompagnement dans l'utilisation des nouvelles technologies, transition vers l'e-commerce, défense auprès de la Région de projets de rénovation, etc. Nous avons aussi supprimé une série de taxes qui les frappaient assez maladroitement. Nous soutenons également les entreprises en veillant à réduire leur charge fiscale, grâce au Fonds de compensation mis en place par la Région : le but est d'harmoniser les fiscalités communales et de supprimer des taxes un peu « hasardeuses » mais nécessaires pour équilibrer les recettes des communes. C'est une excellente mesure, qui solidarise communes et Région. S’il y a compensation, toutes les communes se sont sans doute portées volontaires ? Presque toutes… Chez nous, cette mesure a eu un impact sur les taxes de bureaux, les taxes sur les étalages, etc. Dans une commune telle que la nôtre, où 23 % de la population active est indépendante, ce n'est pas anecdotique. Par ailleurs, nous soutenons les entreprises en simplifiant les processus administratifs, ce qui nous a menés à raccourcir les délais en matière d'urbanisme, d'banden-concurrent.nl/">autorisation d'exploitation, etc. 8 BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 Nous sommes aussi conscients que Bruxelles va accueillir progressivement de nouvelles générations d’entreprises qui ne seront plus de type industriel – ou qui pourront avoir ailleurs leurs activités de production –, mais des entreprises à haute valeur ajoutée en termes de services et pour lesquelles un environnement urbain de qualité sera essentiel, ce qui passe par une offre de mobilité diversifiée, une accessibilité aisée aux services administratifs ou délivrés par d’autres entreprises, etc. Nous veillons à améliorer nos performances sur ces points. Vous avez évoqué la nécessaire solidarité communes-Région, n'est-ce une réalité ? Pas toujours, mais les choses évoluent très rapidement car Bruxelles est confrontée à des défis que les autres Régions ne connaissent pas, et parce que ces autres Régions ne sont pas tendres avec la nôtre, sans parler du niveau fédéral… Il y des imperfections dans notre système mais beaucoup a été fait. Les critiques, trop souvent lancées de l'extérieur, sont basées sur une méconnaissance réelle ou feinte de nos réalisations. Voka ignore-t-il que notre ville assure 20 % du PIB et a créé 70.000 emplois depuis 2004 ? Et ce dans un contexte difficile, qui est celui d'une croissance démographique exceptionnelle, de défis de formation pour les 10 à 15.000 nouveaux entrants annuels sur le marché de l'emploi, de peu coopération des autres Régions, etc. D’aucuns évoquent l’envie de Régions avoisinantes de s’approprier la richesse de la capitale… Il y a, en effet, une mauvaise foi dans cette appréciation négative, sous-jacente à une vision concurrente des Régions, aux antipodes du projet métropolitain. C’est un combat idéologique d’arrière-garde mais il faut y demeurer attentif, car il se concrétise parfois en projets visant clairement à « zapper » Bruxelles, comme les plans Start ou Diabolo. Mais la tendance se renverse naturellement en faveur de la ville. Soyons optimiste : il apparaîtra bien un jour aux plus radicaux que le projet métropolitain est un fantastique win-win. Pagina 9
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