ENTREPRENDRE Smart mobility pour villes intelligentes L a tendance est planétaire. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale habite dans les villes, ou alentour. Un pourcentage qui grimpe à près de 70 % au sein de l’Union Européenne et même à… 98 % – c’est pratiquement un record ! – à l’intérieur de nos frontières. Et ces chiffres augmentent encore, y compris dans une Belgique qui comptera 12 millions d’habitants en 2030. On comprend pourquoi les spécialistes du monde entier, toutes disciplines confondues, s’affairent à penser un meilleur fonctionnement de la cité. Et que commence à s’employer le terme de smart city, la ville « intelligente ». Plus exactement, smart city désigne un concept situé à l’intersection de tous les facteurs économiques, environnementaux, humains, institutionnels, sociaux et technologiques qui composent et régissent la ville. L’objectif de la ville intelligente est de réfléchir à moyen, voire à long terme, sur l’optimisation de ces données, tout en incluant les notions de bonne gouvernance et de développement durable. Car à une époque où les ressources naturelles se raréfient, les villes, justement, misent plus que jamais leur croissance sur leur attractivité urbaine et leur développement touristique. On peut là parler de révolution ! Regus: une nouvelle manière de travailler En parallèle apparaît le concept de smart mobility. Comme son nom l’indique, celui-ci s’attarde sur l’utilisation la plus adéquate des moyens de déplacement au sein de la ville. Le but ? Améliorer l’efficacité des transports, gagner du temps, réduire les coûts et par là, les émissions de CO2 . C’est pourquoi l’économie locale se (re)développe. La location d’espaces de coworking est par exemple en plein boom ; en témoigne l’activité de Regus, une société qui tente de permettre à n’importe quel travailleur de rester productif en déplacement, où qu’il se trouve. Via, notamment, des bureaux privatifs ou des salons d’affaires. Et en ce moment, on voit poindre de nombreux partenariats entre ce type d’endroits et les gares. Car Regus offre de manière générale un endroit spécialement dédié au travail, avec toutes les commodités nécessaires, comme c’est par exemple le cas dans plusieurs grandes villes belges. « À proximité des gares souvent, nous sommes en train de lancer en quelque sorte la création d’un troisième espace de travail, après le bureau et la maison », détaille William Willems, directeur général de Régus Belgique. « Dans ces espaces, en plus des bureaux paysagers, individuels ou des salons, vous avez accès à des installations wi-fi à haute vitesse, à des boissons fraîches, du café et même des lunchs, ainsi qu’à toute une gamme de services, selon les demandes. » Mais les travailleurs ne sont pas seuls visés : « Nous accueillons également de nombreux étu46 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2016 À l’approche des nombreux défis qui les attendent dans les années à venir, les villes réfléchissent aujourd’hui à leur mutation. Qui, bien sûr, touche directement le monde entrepreneurial. David Hainaut William Willems (Regus) diants ou des personnes cherchant le calme. L’objectif est surtout de démocratiser l’espace de travail partagé, qui reste encore une notion assez jeune en Belgique. » L’outil, outre éviter un train bondé à certaines heures, permet de nouer de nouveaux contacts. Gares, mais aussi aéroports, stations-services (situées le long des banden-concurrent.nl/">autoroutes) sont ciblés. Car cela a été prouvé : œuvrer dans ce type d’endroits stratégiques offre aux travailleurs la possibilité de rentabiliser au maximum leurs moments d’attente, inévitables lors de leurs déplacements. Ils peuvent ainsi se targuer de couvrir une zone géographique de travail plus large, tout en devenant des ambassadeurs de leur entreprise. De bons points pour la productivité ! Take Eat Easy, l’Uber de la livraison Autre illustration, qui mêle mobilité et restauration, celle de Take Eat Easy. Cette jeune société bruxelloise met en relation restaurants de qualité, coursiers à vélo indépendants et clients désirant se faire livrer un repas à la maison, ou au bureau. Adrien Roose, l’un de ses fondateurs, explique : « En très peu de temps, nous sommes quelque part devenus une sorte d’Uber de la livraison. Du moins en termes de révolution de mobilité au sein des villes. Pour contrer les retards liés aux embouteillages des voitures, nous avons très vite songé à faire appels à des amis qui ont lancé une société de coursiers à vélo. Nous nous sommes vite rendu compte que c’était plus efficace ! Même à Bruxelles, qui reste une ville assez vallonnée par rapport à d’autres que nous couvrons. » Pagina 47

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