FOCUS cessus et ce, évidemment, en toute confidentialité. Durant ses neufs premiers mois d’existence, le Hub a déjà rencontré des dizaines de cédants potentiels. Ce qui est à la fois beaucoup et très peu au regard du nombre d’entreprises qui devront être transmises dans les dix ans qui viennent. « C’est vrai », analyse Erick Thiry, « mais c’est somme toute assez logique. D’une part, les chefs d’entreprises susceptibles de céder leur société sont assez réticents à l’annoncer ; ils estiment que le fait d’afficher que leur société est à vendre peut nourrir des inquiétudes auprès des clients, du personnel ou encore des fournisseurs. Et d’autre part, la majorité d’entre eux n’a tout simplement pas encore réfléchi à cette question. » Une centaine de candidats à la reprise Si les entreprises à transmettre se font naturellement discrètes, les candidats acquéreurs affichent plus facilement leurs objectifs. Plus d’une centaine ont déjà contacté le Hub. « Mais ils recherchent souvent le mouton à cinq pattes », poursuit Erick Thiry. « Comme nous aimons le rappeler : ‘Les entreprises à acquérir ne sont pas à vendre’. En d’autres termes, ce ne sont pas les entreprises qui font défaut, ce sont les entreprises en bonne santé avec un potentiel de développement qui sont trop rares. Notre objectif au sein du Hub est d’essayer de transformer les entreprises à transmettre en moutons à 5 pattes. » Elément essentiel lors du passage de témoin, l’acquéreur potentiel reçoit également toute l’attention des experts du Hub. Car, pour que la transition soit efficace, il faut que ce dernier dispose du maximum d’atouts et surtout d’une bonne compréhension du secteur d’activité de la société qu’il souhaite reprendre. « Si vous n’y connaissez rien en graphisme, il n’est peut-être pas judicieux de se lancer dans cette activité », conseille Erick Thiry. « De même, un directeur financier d’une grande société n’a pas nécessairement les compétences pour générer du chiffre d’affaires dans une PME. » En grande majorité, les acquéreurs potentiels sont des hommes entre 50 et 55 ans. Ils ont, pour la plupart, occupé des postes importants dans de grandes entreprises qu’ils ont quittées avec un gros chèque. D’autres ont hérité. Ils disposent d’un pécule qu’ils peuvent investir, d’autant qu’à cet âge, on a souvent fini de payer sa maison. Deux possibilités s’offrent à eux : soit créer une entreprise, soit en racheter une. Mais la création demande beaucoup d’énergie, il faut repartir de zéro alors que la reprise permet de disposer déjà d’un know-how, d’un 42 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2016 marché, d’une clientèle, de revenus. On retrouve des profils plus jeunes parmi les starters. Notamment pour la simple raison que le lancement d’une nouvelle activité nécessite moins de capital au départ. Le Hub Transmission s’est ainsi penché sur cette question cruciale et a évalué le potentiel financier de sa bonne centaine de repreneurs répertoriés à près de 100 millions d’euros. Les fonds propres moyens par repreneur oscillent entre 400 et 450.000 euros. Ce ne sont pas les entreprises qui font défaut, ce sont les entreprises en bonne santé avec un potentiel de développement qui sont trop rares. Erick Thiry 250 millions d’euros mobilisés Grâce à l’effet de levier des crédits bancaires et d’organismes privés et publics en cofinancement, ce ne sont pas moins de 250 millions d’euros qui sont mobilisés. Autant dire que les moyens sont présents. Une bonne nouvelle pour les acquéreurs, mais aussi pour les cédants, qui parfois aident le repreneur financièrement. « On observe que de plus en plus de vendeurs prêtent au repreneur une partie du montant du rachat de l’entreprise », pointe Erick Thiry. « Cette formule fonctionne assez bien pour autant que les deux parties s’entendent. Mais dans ce type d’accord, elles ont intérêt à s’entendre pour que la transition s’opère de la meilleure manière possible. Au final, cela s’avère profitable pour le repreneur qui peut encore bénéficier durant deux à trois ans de l’expertise du cédant et, pour ce dernier, cela lui évite une rupture trop brutale, qui est souvent un frein pour la transmission. Il est également important que le cédant ait prévu un projet après la transmission pour éviter le vide. La transmission est une étape essentielle dans la vie d’une entreprise. Mais c’est une étape et pas une fin. » ● Info : Erick Thiry ; eth@beci.be - 02 643 78 36 Pagina 43

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