TOPIC Trois conditions pour sauver le salariat indépendant dans le secteur de la construction s'explique en partie par les indépendants de nationalité bulgare ou roumaine dont le nombre a crû davantage à Bruxelles que dans les deux autres régions », détaille le rapport. Dans le même ordre d’idée, les statistiques de l’Institut national des assurances sociales des travailleurs indépendants (Inasti) nous apprennent que l’année 2014 a vu l’assujettissement de 2.900 nouveaux travailleurs indépendants – à titre principal, complémentaire, ou après la pension – dans la Région de Bruxelles-Capitale. Ce qui porte le total à 98.772, contre moins de 90.000 en 2011. Les professions libérales (34.803 assujettis à Bruxelles) fournissent une grande partie de cette augmentation, avec plus de 1.300 nouveaux enregistrements sur le seul exercice 2014. Bref, à Bruxelles du moins, il est faux de dire que le salariat recule. En revanche, il est correct d’affirmer que l’emploi indépendant progresse plus vite que lui. « Les statistiques, encore plus récentes, de la Banque Nationale, ne montrent aucun signe que le salariat soit actuellement menacé. Si on se projette plus loin, par contre, on peut effectivement se demander s’il n’y aura pas un plus large glissement de salarié vers indépendant. C’est d’ailleurs déjà le cas dans certains métiers, comme journaliste, consultant ou ‘digital worker’ », observe Ivan Van de Cloot, économiste en chef du think tank Itinera Institute. « Notre ‘knowledge economy’ favorise une approche orientée projets, qui demande pas mal de flexibilité. Est-ce que le salariat sera de plus en plus incompatible avec cette exigence ? C’est toute la question. » Ivan Van de Cloot (Itinera) Les statistiques ne montrent aucun signe que le salariat est actuellement menacé. Ces dernières années, de nombreuses entreprises, confrontées à la crise économique, ont décidé d’externaliser un certain nombre de tâches. Quitte parfois à faire appel à des ex-salariés devenus consultants indépendants. « Cette tendance favorise évidemment l’augmentation du nombre d’indépendants, mais il s’agit d’un mouvement de balancier. Il se pourrait très bien que d’ici peu, certaines entreprises rapatrient certaines tâches en interne », souligne Ivan Van de Cloot. Retour aux années 50 ? Dans une perspective historique, l’économiste ajoute que si la « renaissance de l’entrepreneuriat », à laquelle on assiste dans les pays de l’OCDE depuis les années 80, devait se La « digitalisation » galopante de nos activités et l’arrivée sur le marché du travail de jeunes en quête de responsabilisation et d’banden-concurrent.nl/">autonomie appellent à un changement de la relation employeur-employé. « Radicalement », selon Anne et Paul Mauhin, consultants en changement auprès d’indépendants et PME, respectivement chez Légal PME et UHDR. « Le nombre croissant d’indépendants est certainement un signal, encourageant, de cette prise de conscience », affirment-ils. Ils mettent en avant trois conditions pour sauver le salariat. 1. Travailler en « mode projet » La flexibilité demandée par un environnement complexe et volatil demande de repenser l’organisation. D’ici quelques années, l’entreprise sera entièrement articulée banden-concurrent.nl/">autour de projets. Sur base des objectifs du moment, le comité exécutif va constituer son équipe en fonction des profils et compétences dont elle a besoin. Ce seront à chaque fois des équipes-choc. Elles auront quelques mois pour atteindre leurs objectifs. Une fois ceux-ci obtenus – ou pas – l’équipe sera diluée. Chacun des participants se retrouvera dans un nouveau projet, la même équipe ou bien une équipe totalement différente. Le défi est de former les dirigeants de demain à penser et agir selon ce « mode projets ». 2. Jeter l’organigramme La structure de demain est à l’image de l’horizon en plein milieu du Pacifique, morne et plat. Plutôt qu’avoir un arbre indiquant des rôles, le CEO et son directeur des ressources humaines travailleront avec un catalogue de compétences, indiquant les forces et le potentiel des profils disponibles dans leur écosystème. 3. Revoir les modes de rémunération À relation nouvelle, facturation nouvelle. Fini le fixe uniquement ou son pendant, le paiement à la performance uniquement, souvent obtenue au détriment du long terme. Une savante combinaison des deux donnera de bien meilleurs résultats. La rémunération de demain aura deux parties : une partie fixe, qui jouera un rôle d’aimant, afin d’attirer les meilleurs éléments, et une partie « performance » pour obtenir l’engagement. Cette dernière comprendra un volet lié à la performance individuelle et un volet lié à la performance globale du projet, pour améliorer la cohésion de groupe. traduire par une amplification de l’emploi indépendant, ce ne serait qu’un juste retour des choses. « Pendant les années 50, presque un tiers des emplois était constitué des entrepreneurs indépendants, contre 16 % aujourd’hui. Selon l’historien Fernand Braudel, ils constituaient même plus de 50 % de la population active avant la révolution industrielle. Il est certain que l’industrialisation a coûté cher à l’entreprenariat indépendant. » D’après une autre source – l’Organisation Internationale du Travail – les travailleurs indépendants représentent désormais 10,4 % de la population au travail, contre 9,2 % en 2004. Une progression certes, mais pas (encore) une révolution. ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 21 Pagina 22

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