TOPIC vivrières. J'ajouterais qu'à Singapour, entre 10 et 20 % de la population peut d'ores et déjà être nourrie à partir des productions issues des fermes verticales. Ce type de développement est intéressant car il permet d'économiser le territoire, de réduire fortement la consommation d'eau, de développer des cultures sans pesticides. Je vois tout cela comme des cercles vertueux. Plus près de chez nous, ces réalisations ne tiennent-elles pas du fantasme? Le co-développement de fermes étagées, accolées à des immeubles de bureaux, a au contraire beaucoup de sens dans les villes d'Europe. S'il y a production de fruits et de légumes, il y a banden-concurrent.nl/">automatiquement beaucoup de déchets. Qui dit déchets fermentescibles, dit biométhanisation, électricité et chaleur. On pourrait très bien avoir des tours jumelles qui bénéficient de tous ces bénéfices dans les deux sens : l'unité de biométhanisation installée sur les fermes étagées enverrait de l'électricité vers les bureaux. Et la chaleur récupérée dans les bureaux pourrait être acheminée vers les serres. Au bout du compte, en réintroduisant de l'intelligence dans la ville, on peut réduire de 50 % la consommation énergétique globale. C'est précisément ce que nous avons proposé à Paris sur le projet « Pont Aval », avec une tour de logements et une tour occupée par des bureaux. Comment voyez-vous l'équilibre entre ville/ campagne concernant la production alimentaire ? On pourrait partir d'un postulat à 50/50 entre ville et campagne. Car, je dois bien avouer que viser le 100 % de production en ville n'est évidemment pas possible. Comment pourrions-nous faire pousser des champs de blé à la verticale ? Ce dont je suis sûr en revanche, c'est qu’un certain pourcentage des Parisiens deviendront producteurs de leurs fruits et de leurs légumes dans leur propre jardin. Et quant à la transformation des légumes, de la viande, des laitages ? Celle-ci peut-elle aussi se produire en milieu urbain ? Tout à fait. J'ai traité cet aspect dans le cadre de Dragonfly, le projet que j'ai développé à New-York. Il s'agit d'une tour en forme d'ailes de libellule dans laquelle nous avons intégré la production de fruits et légumes, mais où nous avons aussi réservé une place de choix aux fermes urbaines, à l'élevage de poulets et même de vaches. C'est avec ce genre de projets de R&D que l'on avance, les portes grandes ouvertes. D'ici 2050, ce genre de projet pourra devenir réalité. Et c'est dans ce genre de bâtiment que l'on pourra transformer tout ce qu'on produit, directement là où on va le consommer. ● Info : http://vincent.callebaut.org Vincent Callebaut à travers quelques projets emblématiques Parmi les projets du jeune architecte, Dragonfly est sans conteste un des plus impressionnants. Dessiné en 2009 par Vincent Callebaut et ses collaborateurs, ce projet banden-concurrent.nl/">autosuffisant sur le plan énergétique s’est également donné pour objectif (théorique) de nourrir ses 50.000 habitants et plus 100.000 personnes situées aux alentours. Localisé à New-York sur Roosevelt Island, le projet se déployait globalement sur une surface de quelque 350.000 m² pour une hauteur totale de 700 m (antenne comprise...). Pourvue de 132 étages, la tour a surtout surpris par l’incorporation de... 28 champs agricoles. À Paris, c’est plus récemment que Vincent Callebaut s’est illustré en déposant pas moins de huit projets dans le cadre du concours Paris 2050, tous plus étonnants les uns que les autres. Ce sont surtout les Bamboo Nest Towers qui lui ont à nouveau donné l’occasion de prouver qu’il avait résolument la main verte. Ce projet incorpore en effet des tours maraîchères thermodynamiques enrobées par un maillage en bambou de jardins potagers. Et à Bruxelles ? Notre capitale n’abrite encore rien qui soit signé de notre architecte « exilé » à Paris, à l'exception d'un intéressant projet de remise à l’air libre de la Senne et de la transformation de la zone du canal en une sorte de Manhattan, qui n’a cependant jamais vu le jour. « J'ai quitté Bruxelles en 2000. D’une part parce que j’avais envie de voyager. D’autre part parce que Bruxelles était à l’époque un peu figée sur le plan architectural, avec certains bureaux d’architectes qui tenaient notre capitale par le collier », confie Vincent Callebaut. L’eau a-t-elle, depuis, suffisamment coulé sous les ponts ? BECI - Bruxelles métropole - juin 2015 19 © Vincent Callebaut Architectures Pagina 20

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