ENTREPRENDRE Solution ? Davantage de « sur mesure » Près d’un employeur sur deux concède volontiers que les canaux de communication modernes sont l’une des principales causes de burn-out. On le comprend : outre qu’il doit faire face à un flux d’informations de plus en plus tendu dans un monde qui s’accélère, le salarié est plus facilement joignable qu’autrefois en dehors de ses heures de travail. De quoi engendrer une pression supplémentaire, tant morale que physique. Sans oublier que de plus en plus de collaborateurs font face à des déplacements domicile-travail bien plus contraignants et stressants d’auparavant. Raison pour laquelle les entreprises plaident pour un travail davantage adapté aux compétences et aux intérêts des travailleurs. Du « sur mesure », en quelque sorte. « Travailler plus longtemps en étant plus motivé et en meilleure forme, c’est possible. Comment ? En misant sur l’encadrement, la formation et l’accompagnement, tout en investissant dans un environnement de travail plus souple. C’est ainsi que sont créés des emplois de qualité, avec des perspectives de développement suffisantes », indique Philippe Melis, expert du marché du travail chez Tempo-Team. Cet organisme, l’un des principaux prestataires de services RH spécialisé dans le domaine du travail intérimaire, vient lui aussi d’effectuer une enquête, auprès d’un échantillon représentatif de près de 2500 employeurs et travailleurs. « Ne pas minimiser, ne pas exagérer » Les résultats de Tempo-Team attestent notamment d’une stabilité espérée par les travailleurs, puisque ceux-ci déclarent d’abord chercher à œuvrer dans une entreprise financièrement saine, avant même de songer à leur salaire. Les temps changent ! Près de 40 % des travailleurs belges interrogés se disent d’ailleurs disposés à adapter leur emploi et leur carrière en fonction des évolutions du marché du travail. Demander aux gens de travailler plus longtemps exige bien sûr des efforts. « Les employeurs doivent investir dans un cadre de travail plus souple et dans l’encadrement des carrières. Les travailleurs, eux, doivent s’adapter en améliorant leur disponibilité et en prenant l’initiative en matière de réorientation, en faisant preuve de souplesse et en traçant mieux leurs projets de carrière », nuance encore Philippe Melis. David Ducheyne, manager chez Securex, ne s’exprime pas autrement : « Comme point de départ, nous devons prendre les points forts, les besoins et les ambitions réelles des collaborateurs. Nous devons faire en sorte d’augmenter leur employabilité durable et leur force vive. Un emploi dynamisant, ayant du sens et proposant des choix suffisants : voilà la recette pour un avenir durable, un engagement accru et de meilleures performances. Cette application des principes du travail sur mesure évitera de nombreux burnouts. » Si, de toute évidence, les chiffres témoignent d’une augmentation des cas de burn-out, il faut effectivement rappeler que… 9 travailleurs sur 10 ne sont pas confrontés au phénomène. « Ne pas minimiser, ne pas exagérer, mas s’attaquer au problème, voilà le message à faire passer », ajoute David Ducheyne. Par ailleurs, sur son site internet, Securex propose, tant pour les employeurs que les travailleurs, plusieurs solutions pour lutter contre le stress et le burn-out, via des modules, combinables ou non. Il est ainsi question d’un Audit qualitatif (avec des entretiens individuels pour les collaborateurs), d’un Audit quantitatif (enquêtes internes), d’élaboration de plans d’action (objectifs à fixer), de sensibilisation (brochures et séances d’information) et d’évaluation médicale (médecin, psy, formation). Et quels que soient le ou les modules choisis, Securex assure un suivi permanent. Des règles élémentaires à rappeler Enfin, tout en sachant se poser des questions primordiales comme « Suis-je encore apte à ce poste ? », « N’ai-je pas fait le tour de la question dans mon entreprise ? », « Mes attentes correspondent-elles encore à celles de mon employeurs ? », les travailleurs ne doivent pas négliger quelques règles simples et élémentaires : se reposer suffisamment, créer des moments de détente, mener une vie saine, doser son stress... Éléments qu’on repère chez des collaborateurs enthousiastes et consciencieux, pour qui le travail a une grande importance. Bref, plusieurs pistes de solutions existent. Il ne reste plus qu’à les mettre en pratique pour que chacun, tant employeurs que collaborateurs concernés, voie la vie avec optimisme – et sans burn-out ! ● Burn-out : une définition Terme anglo-saxon établi par le psychiatre Herbert Freudenberg en 1980, le burn-out mixe littéralement plusieurs termes : se brûler, se consumer et partir en fumée. En général, il s’agit d’un état de fatigue et d’épuisement avancé chez des personnes généralement battantes qui, de manière soudaine, dépriment et perdent toute motivation. Le burn-out peut être causé par une anxiété permanente, une conscience professionnelle exagérée, voire une baisse de l’estime de soi. Cela arrive également à des personnes aux égos forts qui, arrivés à une surcharge de travail, ne parviennent pas à déléguer leurs tâches. D’autres symptômes existent, comme l’irritabilité, des maux de têtes fréquents, une fatigue permanente dès le matin, l’impression de ne plus être remarqué ou reconnu, une tendance à travailler de plus en plus, pour un rendement moindre. BECI - Bruxelles métropole - mars 2015 31 Pagina 32
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