SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE ÊTRE CHARLIE, ET PAS CHARLOT Il y a des événements qui prennent le pas sur tout le reste. La faute à leur force et à leur violence qui occupent si fort les esprits, les conversations et les médias qu’il devient impossible de penser à autre chose. | Michel Geyer Au choc et à l’émotion des premiers instants succèdent des questions bien légitimes : Pourquoi ? A-t-on fait le nécessaire pour l’éviter ? Quelles réponses à long terme ? Suivent ensuite des débats tout aussi respectables et intéressants, du genre « solidaire, certainement mais comment ? ». Des débats profonds et sérieux (on adore !) sur la liberté d’expression, le respect dû aux religions, le vivre ensemble, le sort réservé à une vedette(ke) plutôt qu’à une autre. Avouons-le aussi, lorsque coule le sang de symboles, nos priorités sociales et économiques ont quelque chose de décalé. Pour ne pas dire à côté de la plaque. Et personne n’apprécie être qualifié de la sorte. Il y avait pourtant tant à dire ce moisci. Deux ou trois choses tout d’abord sur les chômeurs exclus, le saut d’index (on en veut ou pas, dans le vilain-méchant patronat ?). On aurait aussi voulu digresser sur la concertation patrons-syndicats et le caractère constructif des uns et des autres face aux mesures économiques concoctées par le gouvernement fédéral. Avec un regard disons perplexe, vers ceux qui ont précisément refusé qu’on construise un dialogue banden-concurrent.nl/">autour de mesures que tant de monde reconnaît utiles, voire nécessaires. L’actualité nous donnait également l’opportunité de revenir sur un de nos chevaux de bataille : la mobilité, avec le 4 BECI - Bruxelles Métropole - février 2015 calendrier proposé pour la démolition du viaduc Reyers : sans oser demander quand finira ce chantier, on prévoyait – l’air taquin – de demander pourquoi il n’avait pas encore réellement commencé. Ce serait légitime pour un projet présenté comme tellement évident ? Dans l’actualité « mobilité » des dernières semaines, on avait aussi épinglé quelques chiffres sur l’augmentation du temps de parcours de ceux qui travaillent à Bruxelles : 25 % depuis 2012, selon Agoria. On imagine la tête de celui qui – coincé dans un embouteillage – se rappelle soudain que time is money. Sans se joindre au coup de gueule de Pascal Smet quant aux budgets insuffisants pour développer le RER (les entrepreneurs ont visiblement l’habitude de faire plus avec moins), on prévoyait simplement de rêver d’assister à une réunion entre le Bruxellois et la fédérale Jacqueline Galant. Ou à un bout de réunion, celui où ils parleraient chiffres par exemples. Les chiffres, avec Jacqueline Galant, sont souvent comiques. Ah, si au moins les propositions de développement du car sharing étaient mieux prises en compte… On aurait aussi aimé s’étaler sur l’opposition farouche et le bras de fer qui se dessine banden-concurrent.nl/">autour des « caisses noires » anti-fraude dans l’horeca (quand on y pense, pouvaient-ils trouver un plus mauvais nom ?). Cela conjugué à la volonté de la ville de Bruxelles de CORNER limiter l’ouverture des snacks et cafés dans le centre. Il faudra pourtant bien remplacer tous les restaurants qui nous annoncent un prochain dépôt de bilan, à cause de la lutte contre la fraude. Trois bonnes nouvelles Enfin, une devinette : quel est le point commun entre Audi, l’Atomium et le CBBD (Musée de la BD, pour les non-initiés ?) : ils ont chacun battu un record ces derniers mois : de production pour l’usine, de fréquentation pour les deux autres. Trois bonnes nouvelles pour trois symboles de notre capitale, chacun reconnu internationalement et à leur manière. La preuve que notre ville-région vit, se développe et gagne, malgré la crise et les obstacles institutionnels ! Mais voilà, on n’a pas eu la place et le temps pour tout cela. Pourtant, on n’a finalement pas non plus parlé de Charlie Hebdo. Comme quoi, c’était possible. ● Pagina 5
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