ENTREPRENDRE Transmission : affaire de famille Les conditions d’une transmission familiale réussie ? Beaucoup de réflexion, de dialogue et de respect. Telle est l’expérience d’Henry Everard, aux commandes de GMP Bibliofilm – une PME bruxelloise à l’identité familiale, dont il est aujourd’hui le dépositaire. Emmanuel Robert « Q société avec un grand souci d’équité entre ses deux fils », se souvient Henry Everard. « C’est ainsi que mon frère et moi sommes devenus ‘co-administrateurs-délégués’. Mais, comme sur un bateau, on ne peut pas f avec deux co-capitaines… Il faut donner un seul cap. » acilement naviguer Flash-back : en 1986, Florent Everard, le père d’Henry, entrepreneur dans l’âme, décide de quitter Xerox pour racheter une petite société, Bibliofilm, jusqu’alors spécialisée dans les systèmes d’archivage sur microfilm. Florent Everard la réoriente vers la distribution de fax et copieurs, en plein essor. Quelques années plus tard, il y ajoute encore des systèmes de reliure et plastification, en obtenant notamment la distribution de la marque coréenne GMP et de l’américaine Powis parker. Aujourd’hui, GMP Bibliofilm, qui occupe une quinzaine de personnes à Evere, reste spécialisée dans la distribution des machines de finition auprès des bureaux et des entreprises graphiques. Elle fournit aussi des solutions pour la personnalisation de cartes plastiques – notamment utilisées par la STIB et la SNCB pour les cartes Mobib. part de relation affective, une dimension émotionnelle qui se mêle au travail et qui peut interférer avec l d’une bonne gestion. » Faire la part de l’affectif « Travailler en f t oujours f s’interroge sur ses motivations et ses ambitions. C’est ce que nous avons fait, mon frère et moi. Il est arrivé à la conclusion qu’il préférait choisir une autre voie, ce qu’il a f Réussir une transmission familiale nécessite d’abord, à ses yeux, beaucoup de réflexion et de dialogue : « Il f que chaque membre de la f amille actif dans l nariat en nous f et par une sociét Dans l ait, t père était resté actionnaire majoritaire ; mon frère et moi ne disposions que de parts minoritaires. Tous deux m’ont vendu l l aisant aider par notre conseiller fiduciaire é spécialsée dans l ransmi on. Not emps, en 2011, on a réorganisé l i e l a t es moyens de mettre en œuvre ma propre vision stratégique. On a évité l eurs parts ainsi que l S’il reste un regret à Henry Everard, c’est d’avoir sousestimé la communication avec les proches non actifs dans ssi de blocage, qui guettent souvent l’actionnariat familial. » un jour. Pour moi, t es risques de fragmentation du capital et ’entreprise aut andis que moi je souhaitais prendre l eadership. e même t uand mon père a décidé de prendre sa retraite, en 2004, il a voulu transmettre la direction de sa Henry Everard la société, « pour qui l quelque chose de f l amille est un bel idéal, mais ce n’est pas de pérennité de l acile à vivre », confie Henry Everard. « Il y a une f i ions sous-j es exigences quiéter. C’est important de préserver l’équipe. » amiliale. Dans l rassurer l e chef du cédant et du repreneur : prendre l emps de bien communiquer, d’échanger sur l motvat ’entreprise f ort. » « Il f es collaborateurs que la transmission peut in’entreprise, mais aussi de la bonne entente e même ordre d’idées, il f acent es, pri ses dans un espri équit aut également es décisions et l t d’ aut anticiper, surtout dans e t amiliale r eprésente aussi eurs é, Ouvert à tous les scénarios Qu’est-ce qui a changé pour Henry Everard, devenu actionnaire principal ? « Les décisions sont plus rapides et plus fluides. J’ai pu concrétiser rapidement certaines ambitions, dont celle d’ouvrir un bureau à Paris, où travaillent aujourd’hui deux personnes. » ’actionre ’immobilier, ce qui m’a donné Pour garantir une transmission « en douceur », l’attitude de la génération précédente est également déterminante : « Céder la responsabilité demande un certain cran. Mon père rest de l’entreprise et il y rest e t oujours impliqué ; il s’enquiert régulièrement e forcément très attaché. » Quant à Henry Everard, imagine-t-il déjà sa propre succession ? « J’ai trois filles, dont la plus grande n’a que 13 ans, et je ne l moment venu : rachat par un confrère, mais peut-être aussi par des collaborateurs motivés. Leur transmettre l prise serait pour moi une forme d’aboutissement. » ● es vois pas f ous l es scénarios sont envisageables l ’entreorcément r eprendre l e flambeau e BECI - Bruxelles Métropole - février 2015 31 R.A. R.A. Pagina 32
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